Dans cet interview, Alexandra, service civique au CPB Nord-Ouest, nous parle de sa mission « Toutes au foot », de l’énergie débordante des footballeuses qu’elle co-entraine et des nombreux enjeux à relever dans ce sport en termes d’inclusion et d’égalité.

Peux-tu nous parler de toi, de ton parcours et tes projets professionnels ?

Je m’appelle Alexandra Grimault, j’ai 22 ans, et je suis en service civique au CPB depuis novembre dernier autour de la thématique « Rendre le foot accessible à tous » !
Avant mon service civique, j’ai fait un BTS de communication à Nantes. En parallèle de ma mission, je prépare le concours de gendarmerie à Rennes.

Pratiques-tu le foot ou cela a été tout nouveau pour toi ?

J’ai fait du foot quand j’étais petite et j’ai toujours aimé ça. Donc avec le service civique c’est un bon moyen d’allier l’utile à l’agréable !

Peux-tu nous parler un peu de ta mission ?

Je suis au Cercle Paul Bert Nord-Ouest et travaille avec trois entraineurs, Franck, Didier et Jean-Pierre. Le mercredi après-midi, je co-entraine les équipes de 10 -13 ans. Au début j’étais avec les tout petits (5ans). Le travail n’était pas le même. À partir d’un certain âge on commence à voir qu’il y a plus de technique, on peut leur faire faire plus de choses.

Comment vis-tu ta mission au sein du CPB ?

Avec les filles et les entraineurs tous se passe très bien. C’est convivial, tout le monde joue au foot en discutant, en s’amusant et en apprenant les techniques et finalement ça joue tout seul ! Après Les entrainements deviennent un peu plus stricts puisqu’il y peut être un retour aux petits tournoie et aux matchs.

Dans le cadre de ta mission « Toutes au foot » que mettez-vous en place dans cette démarche de féminisation du football ?

On a fait une interview qui est disponible sur le site du CPB qui avait pour but de montrer que les filles aussi pouvaient faire du foot, elles adorent ça et être avec les garçons ne leur posent aucun problème !
L’idée, c’est de pouvoir déconstruire les clichés autour de l’idée que la mixité soit problématique. D’ailleurs, les entrainements sont toujours mixtes jusqu’à 15 ans, c’est une obligation de la FFF.

Dans l’inconscient général, les garçons sont trop bruts, les filles trop chétives… Et ce n’est pas du tout le cas, elles savent se montrer sur le terrain !  Avec la démocratisation de l’équipe de France féminine, on voit de plus en plus de matchs à la télévision, ça commence à évoluer, et on se dit qu’on va dans la bonne direction.

Sinon, on organise une après-midi découverte du football où les filles du club seront marraines de novices. On cible les filles qui sont à l’école primaire d’à côté autour de mini jeux et d’un gouter… tout en respectant les gestes barrières évidemment ! Le but est de ramener des nouvelles filles au club. Je serais déjà contente si l’évènement a lieu.

D’accord, on lance un appel à toutes les familles et les jeunes filles qui souhaiteraient partager ce moment et faire partie de cette belle aventure footballistique !

À ton avis, qu’est ce qui peut être reproché au foot en termes de mixité et d’accessibilité dans les clubs ?

À partir de 15 ans, les filles sont obligées de trouver une section régionale féminine.
Il n’y en a que 4 en Bretagne donc une par départements. Pour une personne qui habite Rennes et qui doit aller jusqu’à St Malo, c’est compliqué… Les garçons, eux, continuent comme ils veulent. Ils sont prioritaires, c’est leurs terrains. Ils n’ont que peu de contraintes géographiques pour passer leurs sélections s’ils veulent augmenter de niveau et passer au pro ou semi-pro.

Tous les clubs ne peuvent pas accueillir des sections féminines parce qu’il y a beaucoup de règles à respecter. Il y a des quotas et c’est très difficile pour les petits clubs qui n’ont pas les financements ou les structures adaptées. Du coup, ça pousse les filles à arrêter.

Pourquoi fait-on une si grande différence entre la pratique footballistique féminine et masculine ?

Le jeu est différent, on ne joue pas de la même manière. On peut penser que le jeu des filles est plus mou…On n’a peut-être pas un Neymar pour faire le clown, mais on a quand même des grandes têtes d’affiche comme Amandine Henry et Eugénie Le Sommer!

Chaque sport a ses spécificités : le jeu est différent, la technique aussi, mais ça ne veut pas dire qu’on ne doit pas appliquer les mêmes règles ni les mêmes opportunités.

Le fait d’en parler démocratise aussi le développement du foot féminin…

Plus on médiatisera les petits événements, les petits clubs, plus ça portera aux oreilles de la Fédération Française de Football, et plus on acceptera que le foot ne soit pas un sport seulement masculin. Les filles ont tout autant de talent !                

Un dernier mot de la fin ?

« Faites du sport les filles ! »